La rue

Si la rue était racoleuse,
Sa pestilence ne pourrait être que dorée,
Ne serait point habitée que par des hordes blafardes,
Ne brillerait point que par sa mièvrerie.

Le silencieux l’aime,
Elle est un ravissement pour les yeux,
Son sari à jamais éternel,
Miroir de la béatitude d’un vendredi soir.

Ses yeux fertiles, ses mains délicates,
Son sourire si blanc,
Et mes joues si pourpres.
Couleurs de l’éternelle jeunesse,
Générosité des corps aimants.
Cœurs en branle-bas de combat,
Mains incertaines,
Mots pâlichons,
Corps très loquaces.