Les va-nu-pieds

Haut de forme lointain
Arithmétique truculente,
Souvenirs des parias bien chaussés
De patins à glace sur le bitume
Ne reste que l’écume du goudron chaud.
Alors avançons sur place, tête relevée dans le guidon
Et contemplons la ville.

Le soleil est vert,
Le bleu est rond,
Le jaune dans les cœurs.

Jamais préparés pour les grands froids
Peurs septentrionales
Du temps suranné
Nous vivons la même époque.

Épopées romantiques
Pointées du doigt
La mélancolie notre mère
La terre notre refuge.

La chas de l’aiguille
Encore trop grand, tellement grand
Que la tribu entière y passe
Comme une horde merveilleuse,
Tambours battants.

Des rayures, des tâches
Mouchetées
Mais une seule tête.
Monstres sans corps.